La clairière n’était plus qu’un champ de ruines. Le terrain d’entraînement portait les stigmates d’années de joutes, mais ce jour-là, l’air vibrait d’une tension toute particulière.
Face à face, Aelric et Elric. Leurs lames baignées d’aura luisaient comme deux astres prêts à s’entrechoquer.
Elric contempla sa propre épée, transformée. Elle vibrait avec lui, comme si elle avait retrouvé son souffle.
— Ta lame a évolué, dit calmement Aelric.
— Elle reflète ta ténacité… ta détermination.
Puis, plus solennel, il leva son bâton.
— Une seule attaque. Si tu parviens à la parer… j’admettrai ma défaite.
Elric ferma les yeux un instant, rassembla tout ce qu’il avait appris.
— Je t’attends, dit-il d’un ton résolu.
Aelric leva son bâton. L’espace sembla se tordre autour de lui, comme si le monde retenait son souffle. Elric sentit aussitôt : il ne pourrait pas parer ce coup. Il allait être balayé… ou pire.
Mais il fit un choix. Il observa, mémorisa, et tenta l’impossible : reproduire, sur le vif, une technique jamais vue.
Lui et son père se faisaient face, à quelques mètres seulement, figés dans des positions presque identiques. Le silence se fit lourd, sacré.
Puis, lentement, ils abaissèrent leurs armes.
Un souffle. Une tension.
Le bâton d’Aelric se fendit en deux. Et Elric, vidé, tomba à genoux.
Aelric le regarda, silencieux. Un sourire discret se dessina sur ses lèvres.
— Ce gamin… Il a reproduit une technique qu’il venait à peine de voir… et il a fendu mon bâton.
Il se gratta le menton, songeur.
— Bon… je n’ai pas utilisé mon aura, ni même un quart de ma puissance… mais une victoire reste une victoire, dit-il avec un haussement d’épaules.
Il souleva doucement son fils, le porta sur son dos, puis murmura :
— Tu as tellement progressé, mon fils…
Cette première victoire marquait le début d’un changement profond. Pour Elric… le vrai chemin venait de commencer.